Dans le monde de l’e-sport, où chaque round peut se jouer à une milliseconde près, Mélodie Gestede a su respawn avec panache. Ancienne cheffe de projet en informatique, elle quitte Excel pour Counter-Strike et fonde, avec deux associés, une agence de management dédiée aux joueurs pros. Son objectif ? « Faire en sorte qu’ils n’aient qu’à se concentrer sur leur carrière. » Et accessoirement, casser des stéréotypes à coups de headshots. Interviewée par Damien et Éléonore pour Women in Games France, Mélodie revient sur son parcours atypique, boosté par « l’envie de structurer un secteur encore trop freestyle ». Spoiler : elle a découvert l’univers du jeu vidéo avec Mario Kart et Les Sims, « le jeu que j’abandonne pendant des années… puis je reviens dessus »
Dans une industrie « majoritairement masculine », elle confie : « Il faut toujours en faire un peu plus pour s’imposer. » Pas simple quand on te connaît d’abord en tant que « la petite copine de », puis qu’on t’explique ce qu’est un bailout… alors que tu pourrais en coder la définition.
Son combo secret ? Une bonne dose de persévérance, des valeurs familiales solides et une vision claire : rendre l’e-sport plus structuré, plus équitable, plus accueillant. Avec Fight Forward, elle vise l’intégration des femmes et personnes non binaires, dès les premiers niveaux : écoles, conférences, mentoring… « Parce qu’avant de jouer, il faut pouvoir entrer dans la partie. »
Mélodie rêve de relancer la scène féminine sur Counter-Strike et de publier les résultats de son étude sur la place des femmes dans l’e-sport. Elle joue donc en mode stratège, tank et support à la fois.
Dans un univers encore trop souvent verrouillé, elle prouve que non, ce ne sont pas toujours les mêmes qui tiennent la manette.
